jeudi 29 juillet 2010

Cotopaxi

Volcan du Cotopaxi 5897m

Je n'ai malheureusement pas pu rapporter beaucoup de photos de cette formidable ascension. Il n'est pas évident, dans une cordée, de s'arrêter à tout bout de champ . L'appareil-photos était bien protégé  au fond de mon sac, et puis il faisait nuit, et puis il faisait très froid, et puis c'est comme ça... 

Une petite heure de marche nous amène au refuge José Rivas à 4800 m dans le parc national du Cotopaxi vers 14h. Quelques bases théoriques de cramponnage et de piolet, un petit dîner frugal et au lit car il faut se lever à minuit pour  partir vers 1 h.

La première heure de marche dans une terre très meuble laisse présager de la difficulté physique de la grimpe. Nous sommes encordés à trois : Paoul le guide et Francesco un italien.
Arrivés au glacier, nous chaussons les crampons et continuons l'ascension.  A cet instant les maux de tête s'effacent et laissent place aux   sensations. La lune à peine descendante des jours précédents éclaire très légèrement les glaciers environnants, laissant apercevoir leur formes et  leurs stalactites. Les étoiles surplombent les nuages en contrebas qui laissent par courts instants percevoir les lumières de la ville.
Le froid vif gèle le contenu de nos bouteilles en moins de deux heures. La montée se fait très lentement, chaque pas étant très lourd et nécessitant une intense respiration. La lampe frontale fait scintiller la glace et les superbes stalactites d'une petite grotte dans laquelle nous trouvons le repos. Bien souvent la montée se fait de pleine face et la pente est impressionnante ; mais de cela, nous ne nous rendons vraiment compte qu'à la descente. Le soleil se lève un peu avant l'arrivée au sommet, et avec lui un vent glacial.
Même si l'ascension du Cotopaxi a la réputation d`être facile techniquement, l'arrivée procure une immense sensation de victoire et de satisfaction. Les  vêtements, sacs et équipements, sont tout blanc de gel, et là-haut, on ne peut retirer les gants que quelques minutes à peine....




Ce  fut de loin ma plus belle expérience en montagne, et d'encore plus loin la plus éprouvante physiquement.

L'expression du visage donne une idée de mon état à l'arrivée

mardi 27 juillet 2010

Quilotoa

Après cette petite journée à Otavalo, je monte dans un bus pour le parc du Cotopaxi, un peu malade des excès de fruits du marché. C'est ainsi qu'en m'endormant un peu trop profondément, je me réveille à Latacunga un peu plus loin.

Et le hasard fait parfois bien les choses.... De Latacunga je peux organiser l'ascension du volcan Cotopaxi (5898m) à laquelle j'avais renoncé pour des raisons d'organisation et de prix élevé à Quito.
Je trouve donc un guide pour cette ascension nocturne... A cette altitude, les crampons et les piolets sont, bien sûr, de rigueur...


En attendant, pour m'acclimater, je suis parti 3 jours marcher vers le volcan Quilotoa (3800m).
L'autocar de Latacunga me dépose à Insilivi vers 13h30. Le trek que l'on m'a recommandé prévoit d'y passer la nuit afin de rejoindre Chungchilan le lendemain.
Mais j'ai ma tente, il est tôt et je décide donc de partir vers Chungchilan et de dormir sur le chemin.

Les lignes abruptes dessinent des vallons et des pics impressionnants, jaillissant de nulle part.
Les cultures se font à même les flancs, suivant les pentes abruptes (pas de terrassement ).
Le ciel n'est pas des plus dégagé mais cela évite la grosse chaleur...


A un col ou deux près, la marche est facile et je progresse d'un bon pas... J'arrive à Chungchilan avant la nuit. Mais j'ai ma tente et tout le nécessaire que je trimballe lourdement, et je n'ai pas envie d'avoir sué pour rien... Je camperai coûte que coûte.
C'est ainsi qu'après avoir croisé des endroits idylliques pour camper, je finis à la nuit tombante par planter ma tente dans un champ, cherchant un endroit relativement épargné par les vaches.

Le matin en repartant, je croise un petit groupe de deux londoniens et d'un américain accompagnés d'un guide de Chungchilan. Je discute un peu avec Bernardo, le guide, et Nolan l'américain, et poursuit finalement la route avec eux... 
Une chance... Car si le chemin de la veille n'était pas des plus évidents à trouver, il y avait toujours sur le parcours des agriculteurs à qui demander sa route. Mais sur celle de Chungchilan à Quilotoa, nous n'avons croisé presque personne, et je ne sais pas bien comment j'aurais trouvé mon chemin...


La journée, accompagnée de la conversation de Bernardo racontant l´histoire de sa région, fut longue et éprouvante sous le poids du sac trop lourd.
Mais cela a donné, à l'arrivée sur la crête du volcan, un petit goût de victoire et de satisfaction. Ce n'est qu'en franchissant le dernier pas menant sur la crête que l'on découvre la lagune dans le cratère.

Après une bonne heure et demie de marche, nous arrivons au village de Quilotoa quelque part sur la crête, d'où mes compagnons du jour repartent en pickup.
Je trouve le repos au sein d'une famille proposant l'hébergement ( pas de camping dans ma petite tente à 3800m : courageux, mais pas téméraire !).
Ici on parle le quechua, mais presque tout le monde parle espagnol. A ce propos, le quechua est différent d'un pays à l'autre sur la cordillère, et même d'une région à l'autre...
Bianca et le petit Jakelen
Miguel Angel
J'avais projeté de me lever tôt pour faire le tour du volcan sur la crête ( donné pour 5/6heures ). Pour le retour, il n'y a qu'un car partant à 13h ( les autres moyens de transport sont beaucoup plus chers...)
Pour ne pas le rater, je décide donc de partir vers 6h.

Mais au lever, il pluviotte, le vent est violent et glacé et j'imagine la vue décevante. Je renonce donc au tour, néanmoins content d'avoir pris l'autocar la veille pour arriver au village.
Je me couche et me relève vers 9h30 où la météo était bien plus agréable.

Je pars faire un petit bout de la crête. Mais voyant l'avancée et n'ayant pas de sac, je finis, après moultes tergiversations, par me lancer dans le tour. Un peu au pas de course, certes, mais sans trop croire au car de 13h... 
La marche est superbe, vallonnée et vertigineuse : à gauche l'à-pic donnant sur la lagune du cratère et à droite l'à-pic donnant sur la vallée.

Finalement, j'aurai même le temps de faire tranquillement mon sac à dos avant de sauter dans l'autocar.
M'étant trompé d'un jour, le Guide m'attendait un jour plus tard pour l'ascension du Cotopaxi. Cela me laisse donc une journée de repos.

Otavalo

Installation du marché au petit matin
Otavalo est une  ville réputée dans tout le pays pour ses marchés, entre autres d'artisanat. La ville est calme et agréable. Elle aurait été sûrement plus agitée un samedi où le marché déborde dans toutes les rues.
Les habitants sont aussi très accueillants. C'est ainsi qu'en demandant une laverie à une personne dans la rue, je ne m'attendais pas à la réponse : "Oh mon pauvre ami.... Mais viens à la maison, je vais te le laver ton linge !!!"

La plupart des Otavaleños ont gardé leur habit traditionnel ainsi que les hommes leur longue natte.

Une peinture murale comme il y en  a beaucoup
Otavalo

jeudi 22 juillet 2010

Tsáchila

Shuyun

C'est au terminal routier de Santo Domingo de los Colorados que je rencontre José Aguabil, Shuyun de son nom indien.
Shuyun est Tsáschila ce qui signifie : "le peuple vrai".
C'est un homme pas très grand, torse nu, un châle sur les épaules, des colliers et  les cheveux rouges, ce qui est la marque reconnaissable des Tsachilas.
Les enfants s'arrêtent devant lui bouche bée et les adultes se retournent sur lui, bien souvent avec un sourire en coin.
Nous montons dans un véhicule et après une bonne demi-heure de piste, nous arrivons dans son village, très beau, très propre. Les allées sont bordées de bananiers, de cacaotiers, de caféiers et autres plantes, des colibris par dizaines, des papillons  de 20cm...
Je fais le tour du village, puis rapidement les niños viennent me chahuter.



Il se trouve que le lendemain, le président de l'Equateur vient rendre une visite officielle aux Tsachilas, ce qui est une grande première dans l'histoire de l'Equateur et c'est un grand événement pour toutes les communautés Tsachilas.
Au petit matin donc, nous montons dans un bus qui nous amène dans une autre communauté où de nombreux autres bus sont déjà là, ainsi qu'une scène, une sono, des barnums, des journalistes, des photographes...
S'y mêlent des Tsachilas en tenue traditionnelle, d'autres ne portant plus les habits ainsi que des équatoriens venus sur place pour l'événement.
Je demande à Shuyun son avis sur le président. Il me dit que c'est un politique, mais que c'est la première fois qu'un président équatorien rend une visite aux Tsachilas, ce qui mérite d'être souligné.

Après un discours typiquement politique, un petit repas de fête, un peu de musique, et tout le monde part très rapidement comme il est venu.
De retour au village, à la nuit tombante, Shuyun vient s'assoir à côté de moi et entame une discussion dont, si la moitié des mots m'échappent, le sens et l'émotion, eux, ne m'échappent en rien.
En dix ans, la condition des Tsachilas a été bouleversée par les changements climatiques et urbains. La ville en amont a pollué et contaminé la rivière qui ne donne plus de poissons. Les animaux qu'ils chassaient jadis ont soit disparu, soit fui, et Shuyun m'interroge sur les changement climatiques qu'il ressent déjà fortement.

La plupart des Tsachilas ne porte plus ni la coiffe, ni l´habit traditionnel et se fond à la population. Shuyun  a extrêmement peur que leur culture, leur histoire et leurs traditions se perdent, et il se bat pour que cela n'arrive pas.
Kuchi
Wanpa
Achote (pour la teinture des cheveux)

Les "petits" escargots amazoniens
Le lendemain matin, il m'emmène dans sa forêt : nous avançons à coups de machette. Il s'efforce de réintroduire les plantes médicinales qui disparaissent.
Des arbres multi-centenaires, il n'y en a presque plus.
Nous en croiserons deux, dont un est affublé de dizaines de petites entailles. Quand  elles sont fraîches, un liquide blanc s'en écoule. Il soigne l'arthrite et aide à la cicatrisation. C'est le dernier arbre de l'espèce à des centaines d'hectares à la ronde et il se meurt. Sur le "chemin" Shuyun ramasse des plantes médicinales et des écorces pour la cérémonie du Limpia qu'il m'autorise à filmer l'après midi.
Limpia
 Il s'agit d'une cérémonie médicinale et de purification.
Après une dernière soirée passée avec Shuyun et sa famille, je quitte Shuyun sur le chemin dans une camionnette au milieu d'une tonne de bananes. Le jour n'est pas encore levé.

samedi 17 juillet 2010

Mindo et Alentours

Deux cars partent chaque jour de Quito. Un à 8h et un autre à 16h. Je décide d'être matinal et économe et de prendre les bus pour arriver jusqu'à la gare routière. Mais je n'avais pas prévu que cela me prendrait 1h30 pour traverser la ville et je rate le car.... je dois donc patienter jusque 16h... La route est brumeuse mais plus on s'éloigne de la ville, plus la nature devient dense et verte... Pendant ce court trajet de 2h30, nous passerons 2 fois la ligne de l'équateur, donc nous changerons 2 fois d'hémisphère....


Arrivé à Mindo je découvre une ville bien plus petite et bien plus touristique que ce que j'avais imaginé.
Cependant la nature y est splendide, fleurs, papillons, oiseaux....
Je rencontre un français, vivant ici, qui a décidé de construire lui-même sa maison tout en bambou (ou presque).
Les arbres nécessaires pour construire une maison sont multi-centenaires et il n'en reste que très peu en Equateur. Il faut savoir que la coupe et la vente d'un arbre multi-centenaire rapporte environ  l'équivalent de 2 ans de salaire pour une famille.... Les convictions ne tiennent donc pas longtemps et on peut le comprendre.
Quoi qu'il en soit, un bambou adulte ne met que 7/8 ans à prendre sa taille et sa forme : le renouvellement est donc très rapide et le bambou pullule dans ces régions. C'est donc par conviction écologique que Mathias a décidé de tout faire en bambou, même si cela se révèle être aussi la solution la plus économique.


Je pars découvrir une série de cascades mais ici tout est très organisé et bridé pour le tourisme : 2$ pour telle partie de la forêt, 3$ pour voir des papillons, 2$ par là et cela est assez énervant....

Mais cela était sans compter la botte secrète de Mathias qui me met en contact avec Richard, un équatorien charpentier et fermier qui vit dans un petit paradis...

Un Paradis qui se mérite

Je saute dans le camion du laitier à 6h30 le lendemain matin . Il me dépose 2 vallées plus loin. De l'endroit, 1h30 de marche me  mène dans une autre vallée à Saloya, où je retrouve Richard. De là commence une nouvelle marche, difficile et boueuse. Les pieds s'enfoncent parfois jusqu'aux mollets et, lors de pertes d'équilibre, les mains jusqu'aux poignets. Je ne me souviens pas avoir déjà autant transpiré !!

Arrivé en haut, je découvre un véritable havre de paix au milieu des toucans, des papillons, des oiseaux de tout genre.

Une petit déjeuner de fromage, de bananes frites et de jus de citron plus tard, nous allons nous rafraîchir dans une cascade, puis il me montre comment il fabrique son jus de canne à sucre.




On coupe d'abord la canne et on la broie dans une machine. De celle-ci s'écoule un jus que l'on filtre avant d'en déguster le nectar sucré qui, au passage, se marie parfaitement avec le jus de citron....

En rentrant Richard attrape la poule qui sera notre repas du soir. Je vous épargne les images du processus qui l'amènera dans notre assiette...

A la tombée de la nuit, nous allons rapidement observer le repaire des perroquets.

Le lendemain matin nous repartons par une autre route - Richard avec 5kg de fromage sur une épaule et 2 litres de jus de canne dans une main - avant d'arriver sur un chemin où nous gagnons le toit d'un car jusqu'à Los Blancos où nous nous quittons....

Je pars demain pour Santo Domingo de los Colorados

A très vite

mardi 13 juillet 2010

Ruco Pichincha


Ci-dessus une vue du Bar Guapulo (recommandé par Javier, le locataire de mon appartement, qui est équatorien)  où j'ai passé hier une très sympathique soirée.





Ce matin, rando en altitude.... un peu trop en altitude....
Quito est à 2800m. Le téléphérique amène à 4100m où l'effort est déjà très difficile sans acclimatation progressive. J'ai donc eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de mal à arriver jusqu'aux 4800m, d'où j'ai fait demi- tour à deux pas du but... le mal de tête et les vertiges devenant un peu trop prenants... Voici tout de même quelques vues de là-haut.




Je pars demain pour une boucle dans le nord du pays....

A très vite