dimanche 12 septembre 2010

Ferrocaril


Lever à 5h pour un départ à 5h30 vers la Maison de la Littérature (probablement l'ancienne gare inutilisée). Le train doit partir vers 7h00.

Evidemment, ce train n'intéresse que peu les péruviens en déplacement car bien plus cher et bien plus long que l'autocar. Il n'y a donc quasiment à bord que des touristes. Le wagon classique est composé de sièges verts se faisant face et séparés par une tablette recouverte d'une petite nappe.

Le train quitte Lima la poussiéreuse et, très vite dans l'équipage de bord et le personnel technique, on sent que le ferrocarril, comme on l'appelle, a une histoire forte.
Avant la construction du train chinois menant à Lhassa, il était le train passant par le plus haut col.
Il part de Lima au niveau de la mer, monte jusqu'à 4781m puis il redescend à 3200m à Huancayo.
Il sillonne les Andes à travers des paysages spectaculaires et utilise des procédés uniques.


Grimpant à flanc de montagne, il ne peut pas faire des lacets serrés comme sur une route. Il a donc fallu trouver des solutions.
Un peu plus de trois heures après le départ, le train s'arrête et  la locomotive est détachée ; puis elle est acheminée vers une plateforme tournante lui faisant faire un demi-tour complet, avant d'être rattachée à la queue du train pour en devenir la tête. Nous partons ainsi dans l'autre sens à flanc de montagne.


Mais cela ne se produit qu'une fois.. Pour les autres "Z", au lieu de tracter le train, la locomotive le pousse durant quelques instants, après avoir - bien sûr -  été déviée, puis elle reprend sa fonction de locomotive un peu plus haut après une nouvelle redirection...

La construction de ce projet monumental a commencé en 1870. Conçu par un ingénieur polonais, ce sont des travailleurs péruviens, chiliens et chinois qui ont oeuvré, sous la direction d'un américain, pendant plus de 40 ans.

Le train passe sous 69 tunnels, franchit 58 ponts et effectue 6 de ces fameux zigzags.






Le ferrocarril semble susciter chez les péruviens l'émerveillement ainsi qu'une sorte de fierté. En traversant les villages, les spectateurs saluent, sourire jusqu'aux oreilles, on ne sait si c'est le train ou les passagers. Le fait de sa rareté actuelle (2 par mois) entretient sûrement la joie enfantine de voir ce train circuler au son de sa corne de brume.

1 commentaire:

  1. tes photos sont vraiment magnifiques. D'ici, je ne saurais dire si les qualités du photographe ou bien du matériel... ;-)
    Bises
    Yann

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