Huancayo est une ville assez grande : rien ne la caractérise spécialement, si ce n'est peut-être son marché du dimanche.
A une heure de marche au nord de la ville se dressent les colonnes de Torres Torres. L'érosion du site s'est faite de manière très particulière et a laissé droit comme des obélisques de très nombreuses colonnes.
Un peu avant mon arrivée, un groupe de niños m'accueille et cherche le contact. Je leur propose donc de m'accompagner sur le site à quelques centaines de mètres.
C'est ainsi, bien entouré et guidé, que j'essaierai de voir bien souvent en vain les figures qu'ils voient, eux, très clairement dans la roche. Ici des dinosaures ou des baleines, là des chapeaux, des mariés, des incas...
Le tonnerre gronde et la pluie commence à tomber ; nous faisons demi-tour et les enfants se dispersent.
La nuit tombée, je visite le parc de l'identité Wanka. Ses décorations me rappellent un peu le parc Guell de Barcelonne.
Je prends le lendemain un car pour Ayacucho, dans lequel je rencontre une mère et sa jeune fille qui me proposent l'hospitalité.
C'est toujours étonnant et touchant de voir à quel point ce sont très souvent les familles les plus modestes, voire démunies, qui accueillent à bras ouverts !
La ville compte 33 églises reconnues ( comme l'âge du Christ) mais elle en possède encore plus.
Au sein d'une manifestation étudiante je rencontre Juan, militant communiste, avec qui je m'entretiens longuement sur la politique corrompue du Pérou ( disons peut-être plus ou moins ouvertement qu'ailleurs...) et sur le leader de leur parti emprisonné à vie pour des raisons politiques.
Il m'explique que s'il y a autant d'églises, c'est qu'Ayacucho a vécu des batailles parmi les plus rudes, lors de la conquête espagnole, et l'évangélisation a été plus difficile qu'ailleurs. Lors de l'indépendance également, des affrontements et des batailles très dures ont eu lieu ici, ainsi que de grands soulèvements populaires dans les annés 80 qui ont donné lieu à une sévère répression.
Ayacucho est aussi un lieu très marqué par l'artisanat, et je décide de rencontrer et d'interviewer Edwin Pizzarro, dans sa maison/atelier du quartier de Belen, un des plus grands rétablistes du Pérou.
Dans le quartier voisin, une grande fête annuelle anime les rues. Il faut dire qu'au Pérou et notamment dans certaines régions, il y a plus de fêtes que de jours dans l'année et il eût été bien malchanceux de n'en croiser aucune.
Ainsi, parades, danses et musiques débordent jusqu'aux portes d'Edwin. Nous partons ensemble profiter de cette ambiance. Les rues sont pleines de stands d'une boisson bue uniquement à cette occasion, et de stands de nourritures.
En montant un peu plus, et grâce à la notoriété d'Edwin, nous réussissons à nous faufiler sur le toit d'une maison, bondée comme toutes les autres, tel les gradins d'une arène provisoire.
De là nous pouvons voir le spectacle :
Des taureaux sont, tour à tour, lâchés dans l'arène puis chariés, titillés et énervés, excités par des torréadors d'un jour, jeunes, vieux, sobres ou ivres, dans un désordre festif le plus total.
Les taureaux ne sont ni tués ni blessés et plusieurs personnes me diront que c'est bien souvent les hommes qui sont blessés plus que l'inverse.
Le tout se déroule dans une ambiance bonne enfant où les plus sobres prennent soin des autres un peu trop sûrs d'eux.
Le soir sur la place, après un petit feu d'artifice devant la cathédrale et alors que je photographie un défilé de lanternes, Bob l'éponge, Juan (le communiste du matin) m'interpelle et m'invite dans son café.
Là, je rencontre quelques-uns de ses amis autour d'un café. J'apprendrai notamment quelques mots en quichua et une image intéressante :
Lors d'autres fêtes dans certaines parties des Andes, le taureau charrié cet après midi se voit affublé d'un condor sur le dos qui le picore. C'est effectivement une image que je retrouverai beaucoup par la suite. Elle symbolise la revanche ou la victoire des peuples andins (condor) sur les conquistadors espagnols (taureau).
Lors d'autres fêtes dans certaines parties des Andes, le taureau charrié cet après midi se voit affublé d'un condor sur le dos qui le picore. C'est effectivement une image que je retrouverai beaucoup par la suite. Elle symbolise la revanche ou la victoire des peuples andins (condor) sur les conquistadors espagnols (taureau).
Le lendemain matin je retourne chez Edwin pour photographier une partie de ses pièces pour son site internet en construction.
Je grimpe ensuite dans le quartier des artisans. Mais toutes les rues sont désertes et les portes fermées. Peut-être sont-ils tous à la fête voisine.
Après les adieux avec la famille m'ayant accueilli, je prends un autocar de nuit, direction Cuzco mais avec une étape à Andahuaylas, pour couper en deux les 20 heures de trajet.
J'arrive à Andahuaylas vers 4/5h du matin ; dans ces régions montagneuses du Pérou, les cars ne sont pas les gros autocars très confortables décrits il y a quelques temps ! Les routes n'étant pas goudronnées, cela rend le trajet de nuit quelque peu fatigant. Je me repose donc quelques heures avant de monter jusqu'à un paisible lac, où je me plongerai dans mon livre, et j'en sortirai à la moitié de celui-ci pour savourer une truite fraichement pêchée, avant de m'y replonger jusqu'à la dernière page, juste avant de prendre le car pour Cuzco!
Tes photos sont magnifiques, et je t'envie ces belles rencontres qui te racontent leur pays, leurs espoirs, leurs rêves....
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